Jean-Luc Ancel, un artiste aux multiples talents
Comédien talentueux, il tenait dernièrement, devant près de 150 personnes, l’un des tous premiers rôles dans une pièce satyrique « Pauvres châtelains » donnée par la troupe « Les trois coups » sur la scène du petit théâtre de Sermoyer. Sculpteur, il présente avec succès des œuvres de métal dans divers salons et expositions. Egalement membres des « Arts pontévallois » et des « Talents de Sermoyer », il a fidélisé un public de fans et nombre d’amateurs d’art.
Rencontre :
Commençons par le théâtre, quand le virus vous a-t-il atteint ?
« Le théâtre depuis au moins cinq ans. J’avais été contacté par cette troupe pour remplacer un comédien souffrant. On m’avait proposé un petit rôle. Cela m’a plus et j’ai persisté.
Sur le plan personnel, beaucoup de satisfactions. Le théâtre c’est vraiment une école, un apport dans la vie de tous les jours. Je travaillais encore lorsque j’ai commencé le théâtre. J’étais en contact avec une clientèle et cela m’a servi énormément. Cela donne de l’assurance, on est plus à l’aise avec les clients, plus loquace, on est bien dans sa peau. Le théâtre ne m’a apporté que de bonnes choses.
Un petit rôle à vos débuts, aujourd’hui une grande présence sur scène.
« J’ai été pris d’une passion pour le théâtre. Cet amour du théâtre m’a permis d’accéder à ces grands rôles effectivement. Ce sont des rôles qui nous font rester sur scène pendant une heure et demie, voire plus parfois. Dans la dernière pièce je suis sur scène durant tout le premier acte pratiquement et une grande partie du deuxième. C’est bien, ces grands rôles. C’est prenant, cela mobilise pendant toute l’année. C’est aussi beaucoup de stress mais cela fait monter l’adrénaline et c’est bon.
Comment gère-t-on sa mémoire ?
« Chacun à sa façon. Pour ce qui me concerne je mets des petits pense-bêtes un peu partout, pendant la journée, dans la maison, dans la voiture... Je ressasse tous ces dialogues, toutes ces tirades, à la fin ça rentre dans la tête. Et puis, le fait de lire le texte très souvent, ça fini par imprégner la mémoire à 30 pour cent au début, quarante pour cent..., 60 pour cent etc pour arriver à cent pour cent. A ce moment-là on est prêt à jouer. Mais cela n’empêche pas les trous de mémoire ! ».
Les répliques vous donnent des repères ?
« Oui elles guident énormément. Il faut quand même essayer de dire la réplique en entier pour que la personne qui dialogue avec vous soit sûre du moment où elle doit démarrer et de ce qu’elle doit dire. Les dernières paroles que l’on prononce sont le point de départ pour les autres comédiens, il ne faut surtout pas les oublier, ces dernières paroles, sinon on risque le trou et on ne sait plus où on en est ».
Et si on parlait de la sculpture ?
« Mon travail essentiel c’est d’assembler. Assembler des formes, assembler des métaux, des outils, des vieilleries pour obtenir un oiseau, une araignée, un coq, un personnage, une voiture... Quand j’ai commencé à travailler le métal j’assemblais, je ne soudais pas. Tout était percé, vissé, boulonné. Je faisais de petites voitures, des motos, cela demandait un temps fou. Aujourd’hui j’utilise la soudure mais je ne suis pas un soudeur, c’est plus du collage que de la soudure. Mes compositions sont légères, elles n’ont pas de contrainte ».
Aviez-vous un métier en relation avec le métal ?
« Pas du tout. J’étais préparateur en pharmacie. L’envie m’est venue il y a plus d’une vingtaine d’années, en visitant je ne sais quel salon où j’ai vu des petites motos, des petits objets façonnés et je me suis dit « pourquoi pas moi ? ». J’ai essayé, la mayonnaise a pris ».
Comment vient l’inspiration ?
« Il faut que le morceau de ferraille que je vais prendre devienne l’élément déclencheur de tout ce qui va suivre. Si on me donne une selle de vélo par exemple, je vais la regarder sous toutes ses coutures pendant pas mal de temps. Elle va alors prendre forme. Je vais imaginer, penser à d’autres éléments qui, ajoutés à cette pièce, vont en faire un visage, un animal ou tout autre objet. Mais il y aura toujours au départ un élément déclenchant qui me conduira ensuite à assembler d’autres pièces de fer pour atteindre l’objectif final. »