Stéphane Mong et sa passion de la géologie
Stéphane Mong, qui fut maire de Sermoyer durant un mandat, ne passe jamais sur un sentier de montagne, ne traverse jamais une carrière, ne franchit jamais une colline sans en relever les particularités, sans observer la nature du sol, celle des roches qui dominent les vallons, ou commenter l’origine des pierres ou des lauzes qui délimitent un ancien territoire bocager.
Passionné de géologie, l’ancien ingénieur observe, retourne s’il le faut sur ses pas pour, seul et tranquille, approfondir la découverte que son œil exercé à retenu lors d’une promenade, en groupe ou en famille.
Dans sa maison à Sermoyer, un atelier. Il est équipé du matériel pour nettoyer, extraire des marnes qui l’enserre une ammonite, une empreinte fossilisée, ou le bloc minéral qu’il a ramené de son exploration. Ses découvertes sont classées, référencées, étiquetées, mises en sachets. Ses yeux scrutent en permanence les fiches archéologiques qui lui permettent de dater l’origine de ses trouvailles : Crétacé, Jurassique ou, plus loin encore du Paléogène ou du Néogène. Des centaines de pièces, ainsi identifiées, remplissent ses tiroirs ou trônent dans les vitrines qu’il aménage dans son atelier, au fur et à mesure que s’accroit sa collection.
Il collectionnait les cailloux
« Quand j’étais jeune je ramassais et collectionnais des cailloux un peu bizarres. Je ne savais pas toujours ce que c’était. En fait, je voulais être géologue lorsque j’étais gamin. Je me plongeais dans les livres pour essayer de comprendre. Mais l’existence m’a dirigé vers d’autres voies. Libéré de mes obligations et disposant de plus de temps, je suis revenu à cette passion et en ai fait le thème de mes loisirs. Cela dit, je n’ai jamais durant ma vie active, oublié la géologie. Elle était au second plan ».
Depuis 5 à 6 ans, et particulièrement depuis qu’il n’est plus le maire de sa commune, Stéphane s’immerge à nouveau dans son domaine de prédilection. Membre d’un club de géologues amateurs il multiplie les échanges et les sorties.
« Nous échangeons sur nos découvertes, nous croisons nos connaissances, nous avons le contact avec des géologues professionnels, des chercheurs, et nous nous enrichissons mutuellement. La géologie est un terme général qui recouvre une multitude de spécificités, de sciences diverses. Pour faire simple, et pour ce qui concerne la terre, il y a l’étude des roches, la dynamique de la planète comme la tectonique des plaques et l’évolution volcanique, ce sont des histoires associées. Si on décompose un petit peu, dans les roches il y a tout ce qui brille comme les cristaux qui sont des compositions très attirantes, le béryl, utilisé en joaillerie, etc. Chaque objet, qu’il soit le résultat de fusion, de fossilisation, de compression, de concrétion, de sédimentation, a une histoire à nous raconter. C’est celle de la terre ».
Selon Stéphane Mong les premiers géologues, à l’époque des grandes découvertes des 18me ou 19me siècles, étaient plus amateurs que professionnels. Des pharmaciens, des médecins, des universitaires, des passionnés en somme qui pouvaient voyager, aller voir ailleurs.
« Cela s’est développé en parallèle avec l’archéologie. C’était d’ailleurs souvent les mêmes personnes. Ensuite, les métiers, dans chaque branche, se sont installés, les paléontologues d’un côté les pétrologues, les pétrographes de l’autres, avec des disciplines associées : hydrologie, physique, le cosmos, etc. ».
Il conte la terre avec passion
Lorsque que sa passion l’emporte, Stéphane Mong peut parler pendant des heures. A l’écouter, on remonte l’histoire, on apprend. Quant à le suivre sur le terrain, c’est apprendre à observer, c’est s’aventurer vers des lieux inattendus, poser son regard sur des sols dont on ne soupçonnait aucunement l’intérêt...
« Je sais que je suis casse-pieds quand je parle de géologie » reconnait-il volontiers « Les amis ne résistent pas 10 minutes. Mais en ce domaine, on est devant quelque chose d’infini. La remise en cause des connaissances peut survenir à tout moment. J‘essaie de me retenir. J’attends, par exemple, que le lieu des vacances soit décidé pour ensuite regarder sur les cartes, s’il y a des reliefs, des possibilités de recherche ou d’études ».
Quant à partager ses connaissances, montrer ses trésors, Stéphane Monge pense à faire une exposition à la bibliothèque.
« L’idée est de faire comprendre que les objets que l’on a dans la main viennent de quelque part. Il y a des gens qui vont plutôt chercher des minéraux, des cailloux brillants. Un fossile ne brillera pas mais sera quelquefois torturé. Tout cela vient de notre histoire et nous parle de la vie... En ce sens cette exposition aura une démarche naturaliste pour employer un terme à la mode ».