Une Marianne sculptée par Gérald Svoboda
Depuis une quinzaine de jours, offerte à titre personnel par la Maire de la commune, en partage avec l’artiste qui l’a créée, la statue d’une Marianne trône
dans la nouvelle salle du conseil et des mariages à la mairie. Le bâtiment, rénové et réaménagé durant l’année 2016, offre aujourd’hui l’image d’un certain dynamisme porté par une redistribution de ses espaces intérieurs et de ses services. Tout est clair, tout est neuf... Marianne a pu y faire son entrée.
Présentée au public le jour de la cérémonie des voeux, elle a été sculptée par Gérald Svoboda. L’artiste qui habite Sermoyer depuis plus d’une dizaine d’année raconte :
« Je visitais l’intérieur de la mairie, guidé par notre Maire Mme Bourcet lorsque, dans la salle des mariages, nous nous sommes arrêtés devant une sorte de niche. Et Mme Bourcet m’a dit soudain « je verrai bien une de vos oeuvre, ici ». J’ai alors eu une réponse-réflexe « Et pourquoi pas une Marianne »... Voilà comment l’idée a été lancée ».
Quel a été, ensuite, votre démarche ?
« Nous connaissons tous l’origine des Mariannes. Nous en connaissons les symboles. Nous savons que les bustes de Marianne ont été déclinés sur le modèle de nombreuses célébrités... Nous avons décidé de faire notre Marianne, à nous. Retrouver les attributs d’une Marianne mère de la Nation, mais qui nous soit proche. Je me suis donc penché à nouveau sur la documentation concernant son origine en me posant la question : « Qu’est-ce qu’une vraie Marianne ? ». Puis j’ai cherché, parmi les modèles féminins qui ont déjà travaillé avec moi pour la réalisation de bustes ou de photographies, quelqu’un qui corresponde à l’idée que nous nous en faisions ».
Comment l’avez-vous représentée ?
« Parmi les critère de reconnaissance d’une Marianne, il y a le vêtement, le bonnet phrygien et le décolleté. Vers 1870, il y avait deux Mariannes. Une Marianne sage, hiératique et maternelle, vêtue d’un long drapé et coiffée d’une couronne de laurier et une Marianne révolutionnaire coiffée du bonnet rouge avec un décolleté et le sein nu. C’est pour cette seconde Marianne que nous avons opté. Il y avait la question du sein nu. C’était un peu délicat, aussi l’ai-je habillée un peu plus. Mais j’ai laissé un décolleté généreux ».
Reste le travail de sculpture
« J’ai utilisé la terre dont je me sers habituellement.
C’est une terre à gré, une terre chamottée pour être plus plastique. J’ai utilisé une terre plus fine pour le visage, de façon à avoir des traits plus précis. J’ai fait une première cuisson, au four avec une sortie en terre blanche ».
« Au moment de la réalisation je savais quelle finition je voulais obtenir. Donc le vêtement et le bonnet émaillés de rouge, brillant, et pour tout ce qui est humain, c’est-à-dire le corps, le visage et même les cheveux en terre colorée, mat, mais dans un ton qui va dans le sens de la l’incarnation. Pour l’émaillage, je masque les parties qui ne doivent pas être émaillée et je projette le sulfate en plusieurs couches au pistolet. Pour la couleur du corps et du visage, j’ai utilisé le pinceau. J’ai procédé ensuite à une 2ème cuisson, au raku, entre 960° et 1000° degré, température nécessaire pour donner la couleur voulue à l’émail ».
Combien de temps pour la réalisation ?
« Avec les temps de séchage de la terre, quelques semaines. Pour la sculpture, du buste notamment, ça été assez rapide. Pour le bonnet et le vêtement il m’a fallu au moins une demi-journée. Par contre, pour le visage et surtout les yeux, j’ai consacré davantage de temps. C’est toujours la partie la plus délicate ».